Macron 2 : les reconduits... et les surprises ? #cdanslair 20.05.2022

Quatre jours après la nomination d'Élisabeth Borne à Matignon et presque un mois après la réélection d’Emmanuel Macron à la présidence de la République, la composition de la nouvelle équipe gouvernementale a été annoncée ce vendredi après-midi depuis le perron de l’Élysée. Plusieurs membres du gouvernement sont reconduits. Ainsi Bruno Le Maire reste à l’Économie, Gérald Darmanin demeure Place Beauvau et Éric Dupont-Moretti place Vendôme. Sébastien Lecornu est promu ministre des Armées, Olivier Dussopt ministre du Travail, Brigitte Bourguignon ministre de la Santé, Olivia Grégoire devient porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal sera chargé des Comptes publics, Amélie de Montchalin de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher de la Transition énergétique et Marc Fesneau à l’Agriculture. Enfin d’autres font leur entrée : Stanislas Guerini récupère le ministère de la Fonction publique, l’ancienne ministre de Jacques Chirac Catherine Colonna le Quai d’Orsay, l’ex-président du groupe LR à l’Assemblée Damien Abad les Solidarités et l’historien Pap Ndiaye va remplacer Jean-Michel Blanquer à l’Éducation nationale. Le week-end sera donc rythmé par les passations de pouvoir dans les ministères, avant un premier Conseil des ministres prévu ce lundi. Le gouvernement sera alors soumis à un devoir de réserve le temps de la campagne électorale des législatives, et quelque part en période d’essai. Car pour rester après le 19 juin, il faudra pour chaque ministre sans doute gagner dans sa circonscription. Le début d’une campagne éclair voulue par l’exécutif alors qu’à gauche la Nouvelle union populaire écologique et sociale ( Nupes) vient de dévoiler son "programme partagé" de gouvernement. Avec un objectif clairement affiché : convaincre pour imposer une cohabitation à Emmanuel Macron après avoir remporté une majorité à l’Assemblée nationale à l’issue des élections des 12 et 19 juin prochains. Pour cela, la Nupes a détaillé jeudi, quinze jours après sa naissance, un programme commun riche de huit chapitres et 650 mesures, dont les plus emblématiques : salaire minimum à 1 500 euros net, nationalisation des aéroports, des autoroutes, d’EDF et d’Engie, retraite à 60 ans à taux plein avec 40 annuités de cotisation, passage aux 32 heures hebdomadaires pour les métiers pénibles, blocage des prix de produits de première nécessité, revalorisation des retraites, "en finir avec les pesticides", rétablir un ISF incluant un volet climatique, recruter 100 000 soignants pour l’hôpital public, avènement d’une VIe République, référendum d’initiative citoyenne… 33 "nuances" ou divergences qui subsistent sont également indiquées, notamment sur le nucléaire ou l'Europe. Pas de quoi néanmoins convaincre les opposants socialistes à l’alliance menée par LFI qui ont commencé à se structurer lors d’une première réunion de coordination. Objectif : accompagner les candidats PS qui entendent se présenter face à des candidats Nupes aux législatives, comme c’est le cas notamment dans l’Hérault. Chez LREM – ou plutôt Renaissance, le nouveau nom du parti – on connaît aussi quelques dissidences, même si la majorité présidentielle a réussi à dégoupiller les plus gros risques, grâce à l’accord avec Horizons, le parti d’Édouard Philippe et le Modem. Quant à l’extrême droite, le Rassemblement national a décidé de présenter des candidats dans presque toutes les circonscriptions, sans accord avec le parti Reconquête d’Éric Zemmour qui est lui-même candidat dans le Var. Invités : - Yves Thréard, éditorialiste et directeur adjoint de la rédaction - Le Figaro - Caroline Michel Aguirre, Grand Reporter au service politique - L’Obs - Ève Roger, directrice adjointe de la rédaction - Le Parisien – Aujourd’hui en France  - Pascal Perrineau, politologue - Professeur des universités à Sciences Po, auteur de « Le populisme »

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